RDC : La censure de trop – Le CSAC bannit Kabila et le PPRD des médias

Siméon Ndaye K. | June 2025

La République Démocratique du Congo vient de franchir une nouvelle étape inquiétante dans sa dérive autoritaire. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) a décidé d’interdire la diffusion de tout contenu impliquant l’ancien président Joseph Kabila ou les membres du PPRD. Une décision aussi choquante que révélatrice : le pouvoir en place tente désormais d’effacer toute opposition de l’espace médiatique.

Une tentative de bâillonnement politique

En interdisant la parole à une figure centrale de l’histoire politique récente du pays, le régime choisit la censure comme mode de gouvernance. Le CSAC, plutôt que de protéger l’équilibre et la diversité de l’information, se fait l’instrument docile d’une stratégie de contrôle. Cette décision ne repose sur aucun fondement légal sérieux. Elle illustre un mépris total pour la liberté de la presse et le pluralisme politique.

Un silence international troublant

Alors que les libertés fondamentales sont piétinées au grand jour, la communauté internationale brille par son silence. Aucune condamnation, aucune pression, aucune réaction. Ce mutisme est d’autant plus dérangeant qu’il intervient dans un contexte où les droits civils et politiques sont en net recul en RDC. Faut-il attendre le pire pour agir ? L’impunité nourrit l’arrogance des régimes autoritaires.

Un paradoxe aux Nations Unies

Ironie amère : pendant que Kinshasa muselle ses opposants, la RDC se prépare à occuper la vice-présidence de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies. Ce choix soulève une question évidente : comment un pays qui viole ouvertement la liberté d’expression peut-il prétendre représenter les valeurs fondamentales de l’ONU ? Cette nomination est non seulement incompréhensible, elle envoie un message dangereux.

Le peuple observe

Mais le pouvoir oublie une chose : le peuple congolais n’est pas dupe. Les Congolais voient, entendent, comprennent. Ils savent que ce genre de manœuvre vise à étouffer leur droit à l’information et à confisquer le débat public. Mais l’histoire a montré que la vérité finit toujours par triompher, même lorsque tout semble verrouillé.

L’interdiction médiatique visant Joseph Kabila et le PPRD marque un tournant sombre pour la démocratie congolaise. Elle ne doit pas rester sans réponse. Il est temps que les voix libres – à l’intérieur comme à l’extérieur du pays – se lèvent pour dénoncer cette dérive. Car face à la censure, le silence n’est pas neutre : il devient une forme de collaboration.